Le 15 décembre 2024, une rencontre cruciale était programmée à Luanda, en Angola, entre le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, et son homologue rwandais, Paul Kagame. Sous l'égide du président angolais João Lourenço, médiateur désigné par l'Union africaine, cette réunion visait à apaiser les tensions croissantes entre les deux nations, exacerbées par les activités du groupe rebelle M23 dans l'est de la RDC. Cependant, à la dernière minute, la rencontre a été annulée, illustrant une fois de plus les difficultés persistantes dans les relations diplomatiques entre Kinshasa et Kigali.
Les raisons de l'annulation
Selon des sources officielles, l'annulation découle d'un désaccord majeur concernant la gestion du M23. Le gouvernement rwandais a conditionné sa participation à la tenue d'un dialogue direct entre les autorités congolaises et les rebelles du M23, une proposition que Kinshasa a fermement rejetée. Olivier Nduhungirehe, représentant rwandais, a déclaré que le projet d'accord initial incluait ce dialogue, mais que la partie congolaise n'a pas respecté cet engagement.
Contexte du conflit avec le M23
Le M23, actif dans l'est de la RDC depuis novembre 2021, contrôle de vastes territoires et encercle Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu. Ce groupe rebelle est accusé de graves violations des droits humains et de déstabiliser la région. Kinshasa et les Nations unies accusent Kigali de soutenir le M23, des allégations que le Rwanda dément, bien qu'il ait admis la présence de ses troupes dans l'est de la RDC pour des raisons de sécurité.
Conséquences pour le processus de paix
L'annulation de cette rencontre représente un coup dur pour le processus de paix dans la région. Les espoirs placés dans la médiation angolaise se voient compromis, et la méfiance mutuelle entre les deux pays s'accentue. La situation humanitaire demeure critique, avec plus de 7 millions de personnes déplacées en raison des conflits armés dans l'est de la RDC.
Réactions internationales
La communauté internationale, notamment les Nations unies et l'Union africaine, exprime sa préoccupation face à cette impasse diplomatique. Les appels à un dialogue sincère et à une cessation des hostilités se multiplient, mais la réalité sur le terrain reste inchangée, avec des affrontements réguliers et des violations des cessez-le-feu précédemment convenus.
Perspectives d'avenir
La parodie de cette rencontre avortée souligne la complexité des relations entre la RDC et le Rwanda. Sans un engagement réel des deux parties à aborder les causes profondes du conflit et à respecter les accords de paix, la stabilité dans la région des Grands Lacs restera un objectif difficile à atteindre. Les populations locales, premières victimes de ces tensions, continuent de souffrir dans l'attente d'une solution durable.