RDC : L'attaque de l'église du Nord-Kivu tue au moins 10 personnes.

16 janvier 2023 à 05h21 - 211 vues

L' État islamique a fait l'éloge du bombardement de dimanche d'une église dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).

Antony Mualushayi, porte-parole de l'armée de la RDC, a déclaré que cet "acte terroriste" s'est produit dans une église pentecôtiste (evangélique protestante) à Kasindi, une ville limitrophe de l'Ouganda dans la région du Nord-Kivu. Il a signalé 10 décès, 39 blessés et l'arrestation d'un suspect kényan, affirmant que des enquêtes étaient en cours.

Bilal Katamba, le porte-parole de l'opération militaire RDC, a mentionné 16 décès et 20 blessés. «Les assailants ont utilisé une bombe artisanale pour perpétrer l'attaque et nous soupçonnons les ADF (les Forces démocratiques alliées) derrière cette attaque », il a ajouté.

Le ministère congolais de la Communication a tweeté à propos d'un "attentat à la bombe perpétré visiblement par des terroristes ADF". L'AFP n'a pas pu confirmer de manière indépendante le nombre de morts.

Selon Site, le groupe djihadiste État islamique a réclamé "environ 20" décès dimanche soir.

"Coupes"

Les ADF, rebelles musulmans ougandais, opèrent dans le nord du Nord-Kivu et dans le sud de l'Ituri, une autre province congolaise. Ils sont parmi les plus violents des 120 groupes armés de l'est de la RDC, dont beaucoup sont l'héritage des conflits régionaux qui ont éclaté au début du XXIe siècle. Ces groupes veulent contrôler le territoire pour des raisons ethniques ou extraire ses riches ressources, souvent encouragées et financées par les pays voisins.

La présidence de la RDC et la mission de maintien de la paix de l'ONU ont qualifié l'attaque de "lâche et ignoble". L'ambassade de France a tweeté "horrifiée".

Esdras Kambale Mupanya, pasteur de l'Église évangélique Kasindi, a déclaré à l'AFP que la congrégation était réunie pour un baptême avant que l'appareil n'explose. «Plusieurs parmi nous sont morts sur place, d'autres ont eu les pieds coupés en deux », a déclaré cet homme de 42 ans.

370 civils tués depuis avril

En 2021, les États-Unis ont inclus l'ADF dans sa liste d'"organisations terroristes étrangères" liées à l'État islamique.

L'ADF "a poursuivi son avance géographique" en RDC, tuant "au moins 370 civils" depuis avril 2022, selon un rapport du Conseil de sécurité du 16 décembre.

Depuis mai 2021, le président congolais Félix Tshisekedi a placé le Nord-Kivu et l'Ituri en "état de siège" pour mettre fin à la violence, remplaçant les administrateurs civils par des dirigeants militaires. Mais cette exception n'a pas non plus incité à des attaques.

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