Le variant indien du Covid inquiète à Kinshasa

25 mai 2021 à 05h40 - 646 vues

C’est un mystère et, pour beaucoup ici, cela tient du miracle. La chaotique et grouillante Kinshasa reste à ce jour relativement épargnée par la pandémie de Covid-19. Mais l’arrivée du variant indien inquiète, d’autant que le vaccin ne fait pas recette chez des Kinois sceptiques.

« Le Covid à Kin? Ça n’existe pas »: plus d’un an après l’apparition du virus en ville, la sentence revient comme un leitmotiv dans la tentaculaire capitale de la République démocratique du Congo (RDC).

« Si le Covid était vraiment là, on serait tous morts!« , s’exclame Lonzo, assis devant son étal d’un marché populaire.

« Dans les rues, dans les bus, à la maison, on vit tous collés, coincés…« , s’amuse ce gaillard en montrant l’activité de fourmilière autour de lui, dans la poussière et le vacarme des embouteillages.

« Kinshasa les problèmes! »

« Kinshasa Makambo! » (« Kinshasa les problèmes »), disent de leur capitale les Kinois. Ville folle, à l’urbanisation sauvage, aux quartiers de misère et de débrouille, où le quotidien, souvent sans eau potable ni électricité, est une lutte permanente pour la survie.

Vingt-quatre communes, entre 12 et 17 millions d’habitants, une cité crasseuse, déglinguée et polluée, éruptive, imprévisible, et qui ne dort jamais… « La ville léopard », dit-on aussi, où il faut être toujours prêt à parer les attaques ou bondir sur la bonne occasion.

Quand en mars 2020, l’insaisissable coronavirus fait son apparition, venu d’Europe, dans la deuxième mégalopole d’Afrique subsaharienne, le pire est à craindre. Les cas se concentrent dans la commune de la Gombe, centre du pouvoir et des affaires, des riches Congolais et des « expats ». Le Covid est alors clairement perçu comme un mal lointain, une maladie de « Blancs » et de « riches », circonscrite à la « République de Gombe ».

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