Coup de théâtre à Kinshasa. Le 22 septembre 2025, Vital Kamerhe a présenté sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale de la RDC, à peine quelques mois après avoir été porté à ce poste stratégique. Un geste fort, intervenu alors qu’une pétition de destitution, déposée par un groupe de députés, menaçait de le faire tomber.
La scène s’est jouée à huis clos, devant la Conférence des présidents – cette instance qui regroupe les chefs de file des groupes parlementaires. Kamerhe, visage bien connu de la scène politique congolaise et ancien directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, a préféré devancer la fronde plutôt que d’en subir l’humiliation publique. Une manière de se retirer « avec dignité », selon ses proches, tout en dénonçant des « règlements de comptes politiques ».
Sa démission marque un nouveau tournant dans la crise institutionnelle qui secoue le Parlement depuis plusieurs semaines. Le malaise était palpable au sein de l’Union sacrée, la coalition présidentielle, où les ambitions et rivalités personnelles ont fini par éclater au grand jour. Certains députés reprochaient à Kamerhe un style de gestion jugé solitaire, d’autres voyaient en lui un obstacle à leurs propres ambitions.
L'après-Kamerhe s’annonce incertain. Qui pour lui succéder à la tête de l’Assemblée ? Et surtout, quelle recomposition au sein de la majorité ? Alors que les tensions s’exacerbent à l’approche des arbitrages budgétaires et de réformes sensibles, le départ de Kamerhe pourrait bien être le prélude à une redistribution des cartes au sommet de l’État.
En RDC, plus que jamais, les équilibres sont fragiles. Et le jeu politique, lui, reste impitoyable.