Le président de la République démocratique du Congo, Felix Tshisekedi, a effectué un important remaniement du gouvernement en nommant Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président du pays et détenu pendant plus de 10 ans pour crimes de guerre, comme ministre de la Défense. La refonte du gouvernement, qui comprenait également la nomination de Vital Kamerhe, ancien chef d’état-major et récemment libéré de prison pour détournement de fonds, en tant que ministre de l’économie, a été considérée comme “urgente et nécessaire” selon le porte-parole du président.
Ces changements interviennent avant l’élection présidentielle prévue pour décembre 2023, au cours de laquelle Tshisekedi pourrait chercher un deuxième mandat. La nomination de Bemba, un ancien chef rebelle, est un choix politique important qui renforce la coalition du président. Cependant, certains observateurs ont exprimé des inquiétudes quant à l’expertise limitée de ces politiciens de haut rang dans leurs nouveaux ministères.
Jean-Pierre Bemba a été arrêté en 2008 par la Cour pénale internationale pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis par ses troupes en République centrafricaine entre 2002 et 2003. Il a été acquitté et libéré 10 ans plus tard après que sa condamnation ait été annulée en appel. Cependant, il a été reconnu coupable de falsification de témoins pendant le procès.
Quant à Vital Kamerhe, il a été condamné à 20 ans de prison en 2020 pour avoir détourné près de 50 millions de dollars d’un programme économique présidentiel. Bien que sa peine ait été réduite à 13 ans en appel l’année suivante, un tribunal supérieur a annulé le jugement en juin 2022.
En somme, ces nominations ont été considérées comme un choix politique important qui renforce la coalition de Tshisekedi avant les élections, mais qui soulèvent également des questions sur l’expertise des nouveaux ministres dans leurs domaines respectifs.