Résidente d'Écosse depuis 2011, l'avocate spécialiste des droits humains Debora Kayembe a été nommée début février recteur de l'Université d'Édimbourg, l'une des institutions les plus prestigieuses du Royaume-Uni.
Debora Kayembe a été admise au Barreau congolais en 2000 et a été membre de l'Institut de traduction et d'interprétation de 2010-2020. En 2016, elle rejoint les services linguistiques du bureau du procureur de la Cour pénale internationale et de l'Association du barreau de la Cour pénale internationale (ICCBA).
Chez "KARIBU" avec Antoinne, Mm Kayembe et Coco de Necof Radio
Debora a été membre du conseil d'administration du Scottish Refugee Council de 2013 à 2016. Elle a également rejoint la Royal Society of Edinburgh/Young Academy of Scotland représentant les minorités de réfugiés, et siège en tant qu'avocate experte au groupe de travail RSE pour l'Afrique. En 2017, Debora a fondé l'association caritative Full Options.
En août 2019, l'histoire a été écrite à la Royal Society of Edinburgh, lorsque Debora est devenue la première Africaine à faire ériger son portrait sur le mur de la société en l'honneur de ses réalisations et de ses contributions à la Scottish Society.
En juillet 2020, Debora a lancé la campagne Freedom Walk – un mouvement de défense des droits civiques qui vise à faire pression et à faire campagne au nom des citoyens en promouvant les réformes sociales, la justice raciale et l'harmonie communautaire. Debora a également déposé une pétition auprès du Parlement écossais en faveur d'une éducation antiraciste en Écosse.
Sa vie d'avant
Kayembe a fait ses armes en tant que militante des droits humains en RDC. Née à Kinshasa il y a 45 ans, elle a été élevée par sa tante paternelle et son oncle, un médecin, dans une famille aisée et très liée au régime de Mobutu Sese Seko. Elle a grandi dans le luxe, à l'abri du monde extérieur.
À l'âge de 19 ans, après s'être retrouvé face aux bidonvilles de Kinshasa, où les inégalités sociales, l'injustice et la faim des enfants étaient au rendez-vous, Kayembe a été incité à agir.
Elle a obtenu sa licence en droit à l'Université Libre de Kinshasa et a commencé sa carrière en tant que militante des droits humains au sein de l'ONG Toges noires (Black Togas). Après un stage à l'ONU, elle a été admise au Barreau congolais à Matadi et est devenue avocate spécialisée en droit international en 2000.
Contraint à l'exil
Après son retour à Kinshasa en 2002, Kayembe a été embauchée par un cabinet d'avocats international, où elle a travaillé sur des affaires impliquant des investisseurs étrangers confrontés à la corruption en RDC.
Plus tard, le président Joseph Kabila l'a envoyée, avec d'autres représentants de la société civile, en Afrique du Sud en mission pour mettre en place un gouvernement de transition et l'a nommée conseillère spéciale auprès de la commission des droits de l'homme de la RDC.